Zemi Blog - Mot-clé - géol: paléorivages Actualité de l'archéologie de la Caraïbe - Caribbean Archaeological News patrimoine archaeology antilles west indies cultural heritage palaeoecology excavation congress arqueológia Caribe patrimonio congreso excavación arqueológica Cuba Haïti Republica Dominicana Jamaica Puerto-Rico Virgin Island Bahamas Anguilla Saba Eustatius Saint-Martin Sint-Maarten Saint-Barthélemy St-Barth Antigua St Kitts Saint-Christopher Barbuda Nevis Montserrat Guadeloupe Dominica Martinica St-Lucia St-Vincent Granada Grenadines Trinidad Tobago Venezuela Guyana Taino Arawak Carib Saladoid Troumassoid Mesoindian Neoindian Paleoindian Preceramic Archaic Ceramic America 2023-07-09T16:24:04+02:00 Christian Stouvenot urn:md5:3a4f9541418724e68c2568f32c0a37f9 Dotclear Trinidad : le site de Banwari Trace est il menacé par le projet d'autoroute Debe/Mon Desir ? urn:md5:b4d740873b021ec1af966a0f449c9f44 2015-01-31T18:42:00-04:00 2015-02-03T06:35:47-04:00 Christian Stouvenot Protection age: Mésoindien age: précolombien age: précéramique archéologie archéologie préventive destruction geo: Antilles geo: Trinidad géol: paléogéographie géol: paléorivages <p><img src="http://www.zemi.fr/news/public/2015/.Highway_Trinidad_s.jpg" alt="Highway_Trinidad.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Highway_Trinidad.jpg, fév. 2015" />Le gouvernement de Trinidad et Tobago mène actuellement un important programme de renforcement de son réseau autoroutier. La 4 voie qui suit la côte ouest de l’île jusqu'à la ville de San Fernando, la "Sir Solomon Hochoy Highway" doit être prolongée jusqu'à la ville de Point Fortin, à 47 km au sud-ouest. Les travaux sont pilotés par la société nationale <a href="http://nidco.co.tt/new/index.php" hreflang="en" title="NIDCO">NIDCO</a>. Ce projet, et en particulier l'un de ses segments (Debe à Mon Desir), est très vivement controversé. Certains opposants, regroupés dans l'organisation Highway Re-Route Movement (HRM) dirigée par le Dr Wayne Kublalsingh, mettent en avant l'impact problématique du projet sur le milieu naturel, l'impact social (le projet nécessitera plusieurs centaines d'expropriations) et le risque de destruction de sites archéologiques et en particulier le site précéramique ancien de Banwari Trace. Ils demandent l'adoption d'un tracé alternatif (Re-Route). Une expertise indépendante dirigée par le Dr. James Armstrong en 2013 souligne le caractère déficient du projet en matière d'évaluation environnementale et sociale. En ce qui concerne le site de Banwari Trace, le Dr Carson Charles, président de la NIDCO affirme quant à lui que le projet routier évite le site archéologique, ce qui semble être le cas, le tracé paraissant distant de 200 m du site aux dires de plusieurs intervenants (mais nos recherches n'ont pas permis de trouver des données très précises à ce sujet).</p> <p>Le potentiel archéologique exceptionnel de la région a été reconnu dès 1969 suite à la découverte du site précéramique de Banwari Trace dont la première occupation a été datée autour de 5000 avant J.-C. à la suite des fouilles de Peter Harris. Ce site est actuellement considéré comme le plus ancien des Antilles et il a livré une sépulture (Banwari Man). Il se localise, comme l'autre site précéramique de St John fouillé par Irving Rouse en 1953, sur la rive sud de l'ancien Grand Lagon d'Oropouche qui s’avançait de plus de 13 km à l'intérieur des terres. Le site de Banwari Trace reflète à travers ses vestiges fauniques les transformations paléoécologiques de ce lagon : ainsi les couches les plus anciennes montrent une exploitation de mollusques d'eau douce tandis que les plus récentes (après un abandon du site, puis à partir de 4200 avant J.-C.) s'enrichissent en mollusques marins caractéristiques d'un milieu de mangrove. Cette évolution accompagne l'incursion marine consécutive à la remontée post-glaciaire du niveau de la mer. La configuration actuelle des bordures du marais d'Oropouche permet de supposer que de nombreux autres sites existent probablement sur ses rives et peuvent être enfouis dans les sédiments qui ont comblé le lagon. En outre il convient de souligner le potentiel considérable de toute la région en termes d'études des données paléoenvironnementales, potentiel renforcé par la possibilité d'une mise en relation avec les premiers peuplements humains des Antilles.</p> <p>Il apparaît donc, comme le fait remarquer Dennis Ramdahin, expert de l'UNESCO mandaté pour évaluer l'état du site de Banwari Trace, que c'est sur l'ensemble du tracé que se pose le problème archéologique, et non uniquement sur le site de Banwari Trace qui apparaît comme symbolique des risques de destruction. Les opérations d'archéologie préventive avec les méthodes extensives qui seraient nécessaires ne semblent pas envisagées. Il est très probable que nombre de vestiges archéologiques méconnus et dignes d'être étudiés seront détruits par les travaux sur l'ensemble du tracé San Fernando - Point Fortin si aucune investigation systématique préalable n'est entreprise, déficience qui semble malheureusement être généralisée à Trinidad et Tobago, nation particulièrement démunie en matière d'archéologie préventive (Reid et Lewis, 2011).</p> <p>Aux dernières nouvelles le sort du tracé Debe/Mon Desir n'est toujours pas fixé, et le Dr <a href="http://www.guardian.co.tt/news/2015-01-12/kublalsingh-continuation-highway-criminal" hreflang="en" title="Wayne Kublalsingh">Wayne Kublalsingh</a> du Highway Re-Route Movement (HRM) poursuit toujours, depuis maintenant plus de 100 jours, une grève de la faim pour protester contre le projet et alerter l'opinion.</p> <ul> <li><a href="http://nidco.co.tt/new/index.php/our-projects/ongoing-projects/84-our-projects/comprehensive-land-transportation-programme/78-san-fernando-to-point-fortin-highway.html" hreflang="en" title="Tracé San Fernando - Point Fortin NIDCO">Le projet autoroutier San Fernando - Point Fortin sur le site de NIDCO</a></li> </ul> <ul> <li>ARMSTRONG James, 2013. <em>Report of the Independent Review Committee of the Debe to Mon Desir Segment of the San Fernando to Point Fortin Highway</em>. 265 p. : L'expertise du Dr James Armstrong téléchargeable <a href="http://www.jcc.org.tt/highway-report.pdf" hreflang="en" title="expertise Armstrong">(pdf)</a></li> </ul> <ul> <li>Le site de Banwari Trace <a href="http://sta.uwi.edu/fhe/archaeology/" hreflang="en" title="Banwari UWI">sur le site de l'Université West Indies</a></li> </ul> <ul> <li>Le site de Banwari Trace <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Banwari_Trace" hreflang="en" title="Banwari Trace Wikipedia">sur Wikipedia</a></li> </ul> <ul> <li>Le site de Banwari Trace et le tracé autoroutier <a href="http://wikimapia.org/#lang=fr&amp;lat=10.175604&amp;lon=-61.478661&amp;z=18&amp;show=/31470908/POINT-FORTIN-HIGHWAY" title="Bawari Trace Wikimapia">sur WikiMapia</a></li> </ul> <ul> <li><a href="http://www.trinidadexpress.com/news/Discovering-Banwari-Man-278965391.html" hreflang="en" title="Trinidad Express">Reportage du Trinidad Express Newspapers</a> sur le site de Banwari Trace, comportant un témoignage sur les fouilles de Peter Harris</li> </ul> <ul> <li>La visite de Dennis Ramdahin, expert de l'UNESCO : <a href="http://www.trinidadexpress.com/news/Unesco-rep-joins-fight-to-save-Banwari-site-278086651.html" hreflang="en" title="Expert Unesco Banwari Trace">article du Trinidad Express Newsletters</a> et sur le <a href="http://www.newsday.co.tt/news/0,201192.html" hreflang="en" title="Expert Unesco à Banwari Trace sur Newsday">Newsday of Trinidad and Tobago</a></li> </ul> <ul> <li>HARRIS Peter O'Brian 1973. Preliminary Report on Banwari Trace, a Preceramic Site in Trinidad. <em>Proceedings of the 4th Congress for the Study of the Pre-Columbian Cultures of the Lesser Antilles</em>, St. Lucia 1971: 115-125. <a href="http://www.zemi.fr/news/public/2015/Harris_1973._Banwari_Trace.pdf">download pdf</a></li> </ul> <ul> <li>REID Basil A., LEWIS Vel 2011. Trinidad and Tobago, pp. 125-133. <em>In</em> : SIEGEL Peter E., RIGHTER Elisabeth : <em>Protecting Heritage in the Caribbean</em>. University Alabama Press. 2011</li> </ul> Martinique : Sainte-Anne : Fouilles à l'Anse Trabaud (Université de Leiden) urn:md5:e6b770985e8cb4437150bf5026c5b7e5 2015-01-31T13:16:00-04:00 2015-01-31T13:30:32-04:00 Christian Stouvenot Opérations de terrain age: Néoindien age: Néoindien récent age: précolombien age: Suazoïde age: Troumassoïde archéologie art: bois art: céramique geo: Antilles geo: Antilles françaises geo: Martinique géol: littoral géol: paléorivages org: Université org: Université de Leiden <p>L'université de Leiden poursuit ses fouilles archéologiques à l'Anse Trabaud, dont la première campagne a eu lieu en 2012. Ce site amérindien tardif (troumassoïde et suazoïde, 850-1450 après J.-C) est caractérisé par sa situation près du littoral et une grande variabilité de la morphologie et sédimentologie côtière au cours du temps, avec un enfouissement des vestiges pouvant dépasser deux mètres de profondeur. Le milieu humide a favorisé la préservation du mobilier ligneux et plusieurs objets en bois comme une calebasse ont été retrouvés. Les deux campagnes de fouilles (2012 et 2015) ont été dirigées par Corinne Hofman et Meno Hoogland. La campagne 2015 s'intègre dans le programme <a href="http://nexus1492.eu" hreflang="fr" title="Nexus 1492">Nexus 1492</a> financé par l'European Research Council. Outre les études classiques de mobilier céramique et lithique, et l’approche géomorphologique du site, les études se focaliseront aussi sur les ressources alimentaires animales (faune vertébrée) et végétales (microrestes végétaux). <br /></p> <p><a href="http://www.archaeology.leiden.edu/research/caribbean/field-projects/caribbean-fieldwork-martinique.html" hreflang="en" title="Anse Trabaud Leiden">La page de l'Université de Leiden</a><br /></p> <p><a href="http://nexus1492.eu/?p=998" hreflang="en" title="Anse Trabaud Nexus 1492">La page du projet Nexus 1492</a></p> Haïti : l'épave CV1 n'est pas celle de la Santa-Maria (Unesco) ... on s'en doutait un peu ! urn:md5:de2e9e415a7034db9824b47c37cbcc5a 2014-10-19T18:09:00-04:00 2014-10-19T19:43:12-04:00 Christian Stouvenot Découvertes age: Néoindien récent age: précolombien age: Taïno age: XVe age: XVIIIe archéologie archéologie historique archéologie sous-marine geo: Antilles geo: Guadeloupe geo: Haïti géol: géomorphologie géol: paléogéographie géol: paléorivages hist: Christophe Colomb hist: épave <p><em>Carte de la côte nord d'Hispaniola attribuée à C. Colomb</em><br /> <em>(Archives de la Casa de Alba, Madrid)</em><br /></p> <p><img src="http://www.zemi.fr/news/public/.hispaniola_colomb2_m.jpg" alt="hispaniola_colomb2.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="hispaniola_colomb2.jpg, oct. 2014" /></p> <p>La mission menée par l'Unesco, le Ministère de la Culture haïtien et le Bureau National de l'Ethnologie, faisant suite à la demande de Monique Rocourt, ministre de la culture de Haïti, (<a href="http://www.zemi.fr/news/index.php?post/2014/07/13/Ha%C3%AFti-%3A-l-%C3%A9pave-dont-l-inventeur-pr%C3%A9tend-qu-il-s-agit-de-la-Santa-Maria-de-Christophe-Colomb-va-%C3%AAtre-expertis%C3%A9e-par-l-UNESCO">voir notre billet précédant</a>), a été effectuée du 5 au 15 septembre 2014 sous la direction de l'expert espagnol en archéologie sous-marine Xavier Nieto Prieto, ancien directeur du Centre d'Archéologie Subaquatique de Catalogne. Une note d'information peut être consultée sur le site de l'UNESCO, <a href="http://www.unesco.org/new/en/media-services/single-view/news/shipwreck_is_not_santa_maria_unesco_experts_say/" hreflang="en" title="Unesco expertise santa-maria">ici</a>, et le rapport en français peut être téléchargé avec <a href="http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/CLT/images/Haiti-STAB-fr.pdf" hreflang="fr" title="rapport expertise santa-maria">ce lien</a>. <br /></p> <p>Le résultat parait sans appel&nbsp;: l'épave CV1 (Coque Vieille 1, du nom du récif où elle est coulée) ne peut pas être celle de la Santa-Maria, le navire amiral du premier voyage de Christophe Colomb aux Amériques, échoué au nord de l'île d'Hispaniola dans la nuit du 24 au 25 décembre 1492. Plusieurs arguments sont présentés dans le rapport d'expertise. Le plus déterminant est le fait que tous les éléments de fixation retrouvés sur l'épave sont en bronze, or ce métal n'est utilisé comme attache dans la construction navale qu'à partir de la fin du 17e siècle. Auparavant, clous et broches de fixation sont en fer ou en bois, et il en est logiquement ainsi pour la Santa-Maria. Les vestiges CV1 correspondent à l'épave d'un seul navire qui a été construit durant les 18e ou 19e siècles donc très largement après le voyage de Christophe Colomb. <br /></p> <p>Le battage médiatique généré par l'américain Barry Clifford semble donc bien clos. Mais où se trouve donc le lieu du naufrage de la Santa-Maria&nbsp;? L'étude fournit quelques éléments, en particulier la vraisemblance que la Santa-Maria s'est échouée à faible distance du rivage si l'on en croit des descriptions de Christophe Colomb. Mais les pistes les plus probantes ont été avancées par deux chercheurs français&nbsp;: le géomorphologue Loïc Ménanteau et l'historien Jacques de Cauna, et par une équipe espagnole composée du géophysicien Alfonso Maldonado, de l’historienne Maria Luisa Cazorla et de Enrique Lechuga de Serantes (secrétaire général de la <a href="http://fomentodelmar.blogspot.com/2014/09/la-fundacion-estatal-iberoamericana.html?view=magazine" hreflang="es" title="fundacion ibero americana">Fondation ibéro américaine pour la culture et les sciences de la mer</a>) cette équipe ayant commencé des recherches en 1991, cependant interrompues pendant la crise politique durant le régime du général Cedras (<a href="http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/135363/A-la-Recherche-de-la-Santa-Maria-en-Haiti.html" hreflang="fr" title="nouvelliste santa-marie-recherches-espagnoles">Le Nouvelliste</a> et <a href="http://nancyroc.com/haiti-les-vestiges-trouves-nappartiennent-pas-a-la-santa-maria-3" hreflang="fr" title="nancy-roc santa-maria">Blog de Nancy Roc</a>).</p> <p>Loïc Ménanteau (qui a participé à l'expertise de l'Unesco), géomorphologue et spécialiste des environnements littoraux à l'université de Nantes a étudié le littoral du nord d'Haïti et a co-dirigé la production de l'<a href="http://www.unesco.org/csi/pub/papers/papf211.htm" hreflang="fr" title="atlas nord-est haiti">Atlas côtier du Nord-Est d’Haïti, 1997</a>. Cet ouvrage se propose de modéliser l'évolution historique du littoral dans ce secteur de Haïti. L'originalité de cet atlas est de se fonder à la fois sur les sources historiques, et en particulier des cartographies du 18e siècle, et sur les caractéristiques géomorphologiques et sédimentaires du littoral. Le Dr. Ménanteau penche pour un emplacement d'échouage plus près de la côte actuelle que la position de CV1, quelque part dans la Baie de Cap-Haïtien (rapport, p. 16 et 17, note 15). Il se base sur les textes du journal de bord de Colomb et sur une réévaluation à la baisse de la longueur de la lieue utilisée par Colomb.</p> <p>Jacques de Cauna, historien à l'Université de Bordeaux et spécialiste de Haïti, a proposé sur son <a href="http://jdecauna.over-blog.com/pages/La_pretendue_decouverte_de_la_SantaMaria_de_Christophe_Colomb-8970565.html" hreflang="fr" title="de cauna hypothèse">blog</a> une hypothèse de localisation tout autre. Cette hypothèse est également celle qui est soutenue par l'équipe espagnole, à savoir que l'épave de la Santa-Maria est située à l'intérieur des terres, enfouie sous les dépôts alluviaux d'un cours d'eau local&nbsp;: la Grande Rivière du Nord. Cette approche se base sur plusieurs éléments&nbsp;: sur le récit de Colomb qui décrit un échouage à faible distance de la côte, et sur la progradation attestée de la ligne de côte dans le secteur&nbsp;: la Grande Rivière du Nord a formé un delta alluvial qui a gagné sur la mer d'environ 2 km depuis 1760, ce que montre d'ailleurs très bien l'Atlas de L. Menanteau. Cette sédimentation gagnant sur la mer pourrait induire que l'emplacement de l'épave a ensuite pu être recouvert d'alluvions.</p> <p>Un élément déterminant est le fait que l'ancre de la Santa-Maria ait été retrouvée fortuitement au 18e siècle à 1 km du littoral, ensevelie sous deux mètres de sédiments dans les terres de l'habitation Fournier de Bellevue selon la description de Moreau de Saint-Méry en 1796 (<a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5784239p/f271.image" hreflang="fr" title="st mery fournier-bellevue">tome 1, p. 222 et 223 de la version de 1875</a>) (<a href="http://www.haitilibre.com/article-12162-haiti-patrimoine-l-ancre-de-la-santa-maria-patrimoine-historique-d-haiti.html" hreflang="fr" title="haitilibre ancre Santa Maria">Article sur le site web Haïti Libre</a>). Cette ancre pourrait indiquer le lieu du naufrage, à condition qu'elle n'ait pas été déplacée ensuite, par exemple par les hommes de Christophe Colomb. Elle est actuellement déposée au musée du Panthéon national haïtien.</p> <p>Jacques de Cauna exprime une certaine colère (sur son site&nbsp;: <a href="http://jdecauna.over-blog.com/article-chaire-d-haiti-a-bordeaux-ciresc-cnrs-4e-trimestre-2014-124707551.html" hreflang="fr" title="de cauna chaire haiti 2014">page Chaire d'Haïti 2014</a>) au sujet de la pertinence de la mission de l'Unesco, dénonçant le gaspillage des moyens mis en oeuvre pour cette recherche, surtout dans le but de répondre au battage médiatique orchestré par Clifford alors que des éléments scientifiques très sérieux existaient auparavant, il suffisait d'écouter et de lire les (vrais) chercheurs et de ne pas répondre, même pour la contrecarrer, à l'hystérie médiatique provoquée par l'activisme pécuniairement intéressé d'un pseudo-archéologue. La faiblesse des institutions et des réglementations haïtiennes en matière d'archéologie laisse en effet le champ libre à toutes sortes d'imposteurs ou de pilleurs de sites archéologiques. Il est à espérer que cette affaire puisse au final être salutaire en amplifiant la prise de conscience que l'on commence à percevoir, et contribue à orienter l'action des institutions politiques haïtiennes dans le sens d'un meilleur contrôle des activités archéologiques dans l'intérêt de la recherche et de l'enseignement scientifique, de la protection et de la transmission du savoir, bref dans le sens du bien commun.</p> <p><a href="http://www.haitilibre.com/article-12120-haiti-culture-selon-des-experts-espagnols-les-restes-de-la-santa-maria-seraient-enfouis-sous-terre.html" hreflang="fr" title="haitilibre santa-maria">La ministre de la culture de Haïti</a> a annoncé que les chercheurs espagnols (Alfonso Maldonado, Maria Luisa Cazorla et Enrique Lechuga de Serantes) allaient poursuivre leurs recherches à l'intérieur des terres, initiées en 1992 près de la Rivière du Nord dans la zone où l'ancre de la Santa-Maria a été trouvée au 18e siècle <a href="http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/136101/La-Santa-Maria-serait-a-six-pieds-sous-terre-selon-des-experts-espagnols.html" hreflang="fr" title="nouvelliste santa-maria">(Le Nouvelliste)</a>. Ces recherches consisteront dans un premier temps en une analyse géomorphologique de toute la zone afin de délimiter les secteurs favorables, puis en prospections géophysiques destinées à repérer les restes de l'épave elle même. Les investigations sur le terrain devraient commencer après la fin de la saison cyclonique 2014 <a href="http://nancyroc.com/haiti-les-vestiges-trouves-nappartiennent-pas-a-la-santa-maria-3" hreflang="fr" title="nancy-roc santa-maria">Blog de Nancy Roc</a>.</p> <p>Le "découvreur" débouté, Barry Clifford maintient son intérprétation et réaffirme avoir bien trouvé l'épave du Santa-Maria. Il déplore que les experts de l'Unesco n'aient jamais communiqué avec lui (<a href="http://quebec.huffingtonpost.ca/2014/09/26/haiti-le-navire-decouvert-ne-serait-pas-le-santa-maria-de-christophe-colomb_n_5889026.html" hreflang="en" title="Huffington santa-maria">Huffington Post</a>). Sa caution scientifique, le professeur Beeker est tout à coup beaucoup plus prudent et n'a que discrètement souligné ce qu'il désigne comme des faiblesses du rapport de la commission Unesco (<a href="http://www.independent.co.uk/news/science/archaeology/search-for-the-santa-maria-as-controversy-rages-unesco-launches-biggestever-mission-to-find-christopher-columbus-flagship-9778287.html" hreflang="en" title="independant santa-maria">The Independant</a>).</p> <p>Et n'oublions pas qu'un fragment de l'épave de la Santa-Maria se trouve peut-être en ... Guadeloupe. En effet C. Colomb, qui touche la Guadeloupe lors du 2e voyage en 1493, relate dans une lettre intitulée "Relation du deuxième voyage, La Isabella, janvier-février 1494", réédité, p. 10, la découverte dans un village Caraïbe situé sur la côte de l'île de la Basse-Terre d'un morceau de l'étambot (la pièce de fixation du gouvernail) "d'une nef d'Espagne", qui ne peut être que la Santa-Maria ... à moins qu'il ne s'agisse d'un fragment flottant d'épave ayant traversé l'Atlantique. Ce fait extraordinaire et étonnant impliquerait, s'il était exact, que cette pièce a été apportée par les amérindiens jusqu'en Guadeloupe à 1200 km de distance de Hispaniola, probablement suite à un pillage, une offrande ou un échange entre les Taïnos de l'île d'Hispaniola (ou les Espagnols ?) et les Kalinagos ou "Caraïbes" des Petites Antilles.</p> <p>A suivre donc, la recherche continue ...</p> <p><ins>Bibliographie :</ins></p> <ul> <li>Nieto Prieto X. Villegas T., Demesvar K. Denis M., 2014. <em>Rapport et évaluation sur la base du rapport préliminaire de la mission effectuée sur le Cap-Haïtien par les experts de l'Unesco, du Ministère de la Culture et du Bureau National de l'Ethnologie</em>. UNESCO <a href="http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/CLT/images/Haiti-STAB-fr.pdf" hreflang="fr" title="rapport expertise santa-maria">pdf sur le site de l'Unesco</a></li> </ul> <ul> <li>Ménanteau L. &amp; Vanney J.-R. (coord. scient.), 1997. <em>Atlas côtier du Nord-Est d’Haïti. Environnement et patrimoine culturel de la région de Fort-Liberté.</em> Port-au-Prince/Nantes. Ed. Projet "Route 2004". Ministère de la Culture (Haïti)/PNUD, iv+62 pp. peut être acheté à&nbsp;: <a href="http://geolittomer-diffusion.univ-nantes.fr/product.php?id_product=17" hreflang="fr" title="Atlas côtier vente">Geolittomer-Diffusion</a></li> </ul> <ul> <li>Moreau de Saint-Méry (1796). <em>Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’isle Saint-Domingue</em>, reédité 1875 <a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5784239p" hreflang="fr" title="st mery t1">Tome 1</a> <a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57739709" hreflang="fr" title="st mery t2">Tome 2</a></li> </ul> <ul> <li>Colomb 1494 (ré-edition 2002), "<em>Relation du deuxième voyage, La Isabella, janvier-février 1494</em>" textes retrouvés en 1985. Dans&nbsp;: Christophe Colomb, La découvert de l'Amérique. Tome II. Relations de voyage et autres écrits 1494-1505. Editions La Découverte 2002</li> </ul> <ul> <li><a href="http://www.cnrs.fr/cnrs-images/multimedia/haiti_de_cauna/index.html" hreflang="fr" title="Fonds Jacques de Cauna">Fonds Jacques de Cauna</a> (Photographies des vestiges d'habitations de Haïti, forts, reproductions de cartes anciennes, plans, etc ...)</li> </ul> <ul> <li>Billet très documenté sur le blog de Nicolas Constant&nbsp;: <a href="http://archeo.blog.lemonde.fr/2014/05/15/beaucoup-de-doutes-sur-la-decouverte-du-bateau-de-colomb/#xtor=RSS-32280322" hreflang="fr" title="santa-maria N. Constant">Dans les pas des archéologues</a></li> </ul> <ul> <li><a href="http://culturehaiti.ht/?s=santa+maria+OR+colomb" hreflang="fr" title="ministère santa-maria">Revue de presse sur le site du Ministère de la Culture haïtien</a></li> </ul> <ul> <li>le secteur dans <a href="https://maps.google.com/maps?ll=19.75000,-72.14638&amp;z=13&amp;t=h&amp;output=classic&amp;dg=brw" title="Google Maps">Google Maps</a></li> </ul> Guadeloupe : les anciens récifs holocènes de l'archipel des Saintes urn:md5:5c6dc7dd077d636f3991367e50262c08 2014-07-19T19:21:00-04:00 2014-08-10T11:22:25-04:00 Christian Stouvenot Publications age: précéramique geo: Antilles geo: Antilles françaises geo: Les Saintes géol: géomorphologie géol: paléogéographie géol: paléorivages <p><img src="http://www.zemi.fr/news/public/.les-saintes_s.jpg" alt="les-saintes.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="les-saintes.jpg, juil. 2014" /> Une récente étude conduite par une équipe de géologues et de géophysiciens (<a href="http://www.ipgp.jussieu.fr/fr" hreflang="fr" title="IPGP">Institut de Physique du Globe de Paris</a>, <a href="https://www.locean-ipsl.upmc.fr/" hreflang="fr" title="IPSL">Laboratoire d'océanographie et du climat-IRD</a>, et <a href="http://calamar.univ-ag.fr/uag/physique/large/" hreflang="fr" title="geol-uag">Université des Antilles et de la Guyane</a>) a montré que l'archipel des Saintes est entouré par des formations récifales submergées en forme d'anneaux donnant à cet ensemble l'allure d'un atoll. Pas moins de 9 paléorivages formant des marches d'escalier ont été repérés entre le zéro actuel et 40 m de profondeur à partir de données bathymétriques à haute résolution (comme le levé <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Lidar" hreflang="fr" title="Lidar">Lidar</a> du <a href="http://professionnels.ign.fr/litto3d" hreflang="fr" title="Litto3D">Litto3D</a> du <a href="http://www.shom.fr/" hreflang="fr" title="SHOM">SHOM</a> et de l'<a href="http://ign.fr/" hreflang="fr" title="IGN">IGN</a>). Ces encoches littorales traduisent des arrêts momentanés de la remontée post-glaciaire du niveau marin, mouvement auquel se superpose ici un enfoncement progressif du secteur que l'étude estime à 40 cm par millénaire. Pour les archéologues ces données sont très intéressantes car les derniers et moins profonds de ces paléorivages ont pu être des rivages pendant les périodes précolombiennes anciennes (entre 1000 et 4000 ans avant J.-C.), et la présence de vestiges archéologiques sous-marins est donc possible à la condition que les dépôts aient été épargnés par l'érosion côtière au cours de leur submersion.</p> <p>Source&nbsp;:</p> <p>LECLERC, F., FEUILLET, N., CABIOCH, G., DEPLUS, C., LEBRUN, J. F., BAZIN, S., BEAUDUCEL, F., BOUDON, G., LEFRIANT, A., DE MIN, L. et MELEZAN, D., 2014. The Holocene drowned reef of Les Saintes plateau as witness of a long-term tectonic subsidence along the Lesser Antilles volcanic arc in Guadeloupe. In : <em>Marine Geology.</em> 1 septembre 2014. Vol. 355, p. 115‑135. DOI 10.1016/j.margeo.2014.05.017.</p> <p><em>vignette&nbsp;: carte du plateau des Saintes figurant dans la publication</em></p> Parution du DAF 107 : "Les gisements précolombiens de la Baie Orientale" - Ile de Saint-Martin urn:md5:fd0e3aadc1719800d5dee96ea871329d 2013-05-11T13:11:00-04:00 2013-06-02T14:15:07-04:00 Christian Stouvenot Publications age: Mésoindien age: Néoindien récent age: précolombien age: précéramique age: Troumassoïde amérindien archéologie archéologie préventive archéozoologie art: coquillage art: céramique art: lithique fouille archéologique geo: Antilles geo: Antilles françaises geo: Saint-Martin géol: géomorphologie géol: paléorivages géol: plage <p><img src="http://www.zemi.fr/news/public/.27351100158200L_t.jpg" alt="DAF baie orientale" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="DAF baie orientale, , , mai 2013" /> Publication monographique de cette fouille préventive conduite en 2000 par Dominique Bonnissent (<a href="http://www.inrap.fr" title="Inrap">Inrap</a>) qui a concerné deux sites. Le premier, d'age mésoindien (800 avant J.-C. - 100 après J.-C.) est caractérisé par des aires d'activité préservées de façon exceptionnelle (aires de décoquillage et de cuisson de mollusques, de fabrication de lames de haches, dépôts d'objets, ...). Le deuxième est un campement néoindien récent (740-960 après J.-C.), site spécialisé dans la collecte de coquillage et la fabrication d'outils lithiques, et site satellite du village de la Pointe du Canonnier situé à l'autre extrémité de l’île. Cette publication de 345 pages peut être commandée aux <a href="http://www.editions-msh.fr/livre/?GCOI=27351100158200" hreflang="fr" title="editions-msh">Editions de la Maison des Sciences de l'Homme</a></p>