Mot-clé - age: précolombien

Fil des billets

samedi 14 février 2015

Guadeloupe : Trois-Rivières : découverte de 80 nouvelles roches gravées précolombiennes à Petit-Carbet

Petit_Carbet.jpg Une opération de prospection archéologique menée en décembre 2014-janvier 2015 dans le quartier de Petit Carbet à Trois-Rivières par Julien Monney, chercheur-doctorant à l'université Paris 1, a conduit à la découverte d'un ensemble rupestre considérable constitué d'au moins 80 roches gravées. Le terrain, une parcelle privée d'une superficie de 4 hectares, est voisin du site de Derussy-Petit-Carbet site déjà connu antérieurement (voir notre billet du 2 septembre 2014). C'est à la suite de travaux de défrichement pour une mise en culture que trois roches portant des gravures précolombiennes sont découvertes en août 2013. Une opération d'évaluation du site est alors mise en place par la Direction des Affaires Culturelles (Ministère de la Culture) et a été menée durant les mois de décembre et janvier.

Cliché : D. Bonnissent, DAC Guadeloupe

Le site est fortement boisé et embroussaillé, ceci compliquant considérablement les recherches, les roches étant enfouies sous une dense végétation luxuriante. Pour réaliser le défrichement du terrain, il est fait appel au RSMA (Régiment du Service Militaire Adapté) qui intervient les deux premières semaines de décembre avec ses jeunes recrues, les "Cadets" qui seront 40 à travailler sur le site, et avec l'aide de la Mairie de Trois-Rivières qui met à disposition repas et locaux d’hébergement. Quelques nouvelles roches sont signalées par les Cadets du RSMA au moment du défrichement.

Les explorations de Julien Monney conduisent très rapidement à la découvertes d'autres roches, jusqu'à atteindre le nombre de 80 en fin d'opération, chiffre qui augmentera sans doute encore à l’avenir, la parcelle n'ayant pas été explorée en totalité. La typologie du site commence à s'affiner : à l'instar du site voisin de Derussy, avec lequel il forme maintenant un même ensemble, les gravures trouvées sont des représentations le plus souvent assez simples : visages anthropomorphes formés de deux yeux et d'une bouche, parfois du nez, dessinés sur de petits blocs de nature volcanique. La roche étant quelque peu friable, les gravures sont le plus souvent un peu érodées, parfois presque complètement effacées. Leur repérage est difficile, la recherche sur le terrain demandant un œil entraîné à ce genre d'exercice et capable d'accrocher des traces paraissant parfois insignifiantes mais qui s’avèrent positives après un examen approfondi. Julien Monney travaille avec des outils spécifiques comme l'utilisation d'une lampe LED de forte puissance permettant d'utiliser même en plein jour un éclairage rasant révélant le relief et facilitant la visualisation des gravures. Il réalise aussi des modèles numériques 3D par photogrammétrie, technique ne nécessitant qu'un appareil photo, un ordinateur doté d'une bonne mémoire et un logiciel de photogrammétrie ... ainsi qu'une bonne dose de savoir faire !

Ainsi l'ensemble de Petit-Carbet, avec plus de 160 figurations rupestres, conforte sa position de site le plus important de Guadeloupe en nombre de figurations, et probablement des Petites Antilles, même si les représentations n'atteignent pas le degré de qualité et de complexité d'autres sites comme celui du Parc Archéologique des Roches Gravées localisé sur la même commune de Trois-Rivières.

Le travail avec le RSMA, sur le site web de la DAC et sur le site web du journal France Antilles

Le site web du RSMA (Régiment du Service Militaire Adapté)

Les recherches de Julien Monney ont été réalisées avec la participation de l'association Archéologies

Pour visiter un site rupestre en Guadeloupe : le Parc Archéologique des Roches Gravées à Trois-Rivières, ouvert au public

Source : DAC Guadeloupe

samedi 31 janvier 2015

Trinidad : le site de Banwari Trace est il menacé par le projet d'autoroute Debe/Mon Desir ?

Highway_Trinidad.jpgLe gouvernement de Trinidad et Tobago mène actuellement un important programme de renforcement de son réseau autoroutier. La 4 voie qui suit la côte ouest de l’île jusqu'à la ville de San Fernando, la "Sir Solomon Hochoy Highway" doit être prolongée jusqu'à la ville de Point Fortin, à 47 km au sud-ouest. Les travaux sont pilotés par la société nationale NIDCO. Ce projet, et en particulier l'un de ses segments (Debe à Mon Desir), est très vivement controversé. Certains opposants, regroupés dans l'organisation Highway Re-Route Movement (HRM) dirigée par le Dr Wayne Kublalsingh, mettent en avant l'impact problématique du projet sur le milieu naturel, l'impact social (le projet nécessitera plusieurs centaines d'expropriations) et le risque de destruction de sites archéologiques et en particulier le site précéramique ancien de Banwari Trace. Ils demandent l'adoption d'un tracé alternatif (Re-Route). Une expertise indépendante dirigée par le Dr. James Armstrong en 2013 souligne le caractère déficient du projet en matière d'évaluation environnementale et sociale. En ce qui concerne le site de Banwari Trace, le Dr Carson Charles, président de la NIDCO affirme quant à lui que le projet routier évite le site archéologique, ce qui semble être le cas, le tracé paraissant distant de 200 m du site aux dires de plusieurs intervenants (mais nos recherches n'ont pas permis de trouver des données très précises à ce sujet).

Le potentiel archéologique exceptionnel de la région a été reconnu dès 1969 suite à la découverte du site précéramique de Banwari Trace dont la première occupation a été datée autour de 5000 avant J.-C. à la suite des fouilles de Peter Harris. Ce site est actuellement considéré comme le plus ancien des Antilles et il a livré une sépulture (Banwari Man). Il se localise, comme l'autre site précéramique de St John fouillé par Irving Rouse en 1953, sur la rive sud de l'ancien Grand Lagon d'Oropouche qui s’avançait de plus de 13 km à l'intérieur des terres. Le site de Banwari Trace reflète à travers ses vestiges fauniques les transformations paléoécologiques de ce lagon : ainsi les couches les plus anciennes montrent une exploitation de mollusques d'eau douce tandis que les plus récentes (après un abandon du site, puis à partir de 4200 avant J.-C.) s'enrichissent en mollusques marins caractéristiques d'un milieu de mangrove. Cette évolution accompagne l'incursion marine consécutive à la remontée post-glaciaire du niveau de la mer. La configuration actuelle des bordures du marais d'Oropouche permet de supposer que de nombreux autres sites existent probablement sur ses rives et peuvent être enfouis dans les sédiments qui ont comblé le lagon. En outre il convient de souligner le potentiel considérable de toute la région en termes d'études des données paléoenvironnementales, potentiel renforcé par la possibilité d'une mise en relation avec les premiers peuplements humains des Antilles.

Il apparaît donc, comme le fait remarquer Dennis Ramdahin, expert de l'UNESCO mandaté pour évaluer l'état du site de Banwari Trace, que c'est sur l'ensemble du tracé que se pose le problème archéologique, et non uniquement sur le site de Banwari Trace qui apparaît comme symbolique des risques de destruction. Les opérations d'archéologie préventive avec les méthodes extensives qui seraient nécessaires ne semblent pas envisagées. Il est très probable que nombre de vestiges archéologiques méconnus et dignes d'être étudiés seront détruits par les travaux sur l'ensemble du tracé San Fernando - Point Fortin si aucune investigation systématique préalable n'est entreprise, déficience qui semble malheureusement être généralisée à Trinidad et Tobago, nation particulièrement démunie en matière d'archéologie préventive (Reid et Lewis, 2011).

Aux dernières nouvelles le sort du tracé Debe/Mon Desir n'est toujours pas fixé, et le Dr Wayne Kublalsingh du Highway Re-Route Movement (HRM) poursuit toujours, depuis maintenant plus de 100 jours, une grève de la faim pour protester contre le projet et alerter l'opinion.

  • ARMSTRONG James, 2013. Report of the Independent Review Committee of the Debe to Mon Desir Segment of the San Fernando to Point Fortin Highway. 265 p. : L'expertise du Dr James Armstrong téléchargeable (pdf)
  • Le site de Banwari Trace et le tracé autoroutier sur WikiMapia
  • HARRIS Peter O'Brian 1973. Preliminary Report on Banwari Trace, a Preceramic Site in Trinidad. Proceedings of the 4th Congress for the Study of the Pre-Columbian Cultures of the Lesser Antilles, St. Lucia 1971: 115-125. download pdf
  • REID Basil A., LEWIS Vel 2011. Trinidad and Tobago, pp. 125-133. In : SIEGEL Peter E., RIGHTER Elisabeth : Protecting Heritage in the Caribbean. University Alabama Press. 2011

Martinique : Sainte-Anne : Fouilles à l'Anse Trabaud (Université de Leiden)

L'université de Leiden poursuit ses fouilles archéologiques à l'Anse Trabaud, dont la première campagne a eu lieu en 2012. Ce site amérindien tardif (troumassoïde et suazoïde, 850-1450 après J.-C) est caractérisé par sa situation près du littoral et une grande variabilité de la morphologie et sédimentologie côtière au cours du temps, avec un enfouissement des vestiges pouvant dépasser deux mètres de profondeur. Le milieu humide a favorisé la préservation du mobilier ligneux et plusieurs objets en bois comme une calebasse ont été retrouvés. Les deux campagnes de fouilles (2012 et 2015) ont été dirigées par Corinne Hofman et Meno Hoogland. La campagne 2015 s'intègre dans le programme Nexus 1492 financé par l'European Research Council. Outre les études classiques de mobilier céramique et lithique, et l’approche géomorphologique du site, les études se focaliseront aussi sur les ressources alimentaires animales (faune vertébrée) et végétales (microrestes végétaux).

La page de l'Université de Leiden

La page du projet Nexus 1492

dimanche 21 décembre 2014

Guadeloupe : Capesterre-Belle-Eau : Sources Pérou : diagnostic archéologique préventif sur un grand gisement précolombien

sources_perou.jpgEn prévision de l'aménagement d'une ZAC sur une superficie de 20 ha un diagnostic archéologique a été prescrit par le Service Régional de l'Archéologie (SRA, DAC, Ministère de la Culture) et a été conduit du 17 mars 2014 au 14 avril 2014 par Nathalie Sellier-Ségard, archéologue à l'Inrap. Cette opération a permis de délimiter un grand gisement précolombien dont une bordure avait déjà été identifiée par des investigations archéologiques menées en 2001 en prévision des travaux de la voie de contournement de Capesterre-Belle-Eau. Ce gisement précolombien couvre une superficie de 6 ha et correspond probablement à l'implantation de villages successifs à cet emplacement (palimpseste, ou "multicomponent site" en anglais. Les poteries récoltées correspondent à la culture cédrosan-saladoïde, une période qui couvre à peu près le premier millénaire après J.-C. Les vestiges consistent en fosses et trous de poteaux, mais aussi en dépotoirs où sont préservés de grandes quantité de mobilier céramique et lithique. Deux sépultures ont été retrouvées, fait exceptionnel pour ce secteur de la Guadeloupe où les terrains acides ne permettent généralement pas la conservation des ossements. Le SRA a prescrit une fouille préventive préalable aux aménagements.

Bibliographie : SELLIER-SEGARD, Nathalie, 2014 : Rapport d’opération. Diagnostic archéologique. Guadeloupe, Capesterre-Belle-Eau, Sources Pérou. Rapport n° SRA 561. INRAP, SRA Guadeloupe.

mardi 28 octobre 2014

Saint-Martin : fouille du site précolombien de Grand'Case Nord : journée portes ouvertes

gdCase2014.jpg Une équipe de l'Inrap dirigée par Nathalie Sellier-Ségard procède actuellement à une fouille préventive sur le site précolombien de Grand'Case nord à Saint-Martin. Ce site connu depuis 1988 (Haviser 1988) a fait récemment l'objet par l'Inrap de plusieurs opérations d'archéologie préventive (diagnostics par Thomas Romon, Nathalie Serrand et Jérôme Briand, et la fouille d'une parcelle par Clara Samuélian). Il s'agit d'un village du Néoindien récent s'étendant sur plus de 1ha, où l'on retrouve des structures d'habitats (trous de poteaux, fosses), des sépultures et surtout des niveaux dépotoirs extrêmement riches en mobilier archéologique dans un excellent état de conservation (photo) : faune vertébrée et coquillière, céramique et mobilier lithique comportant de nombreux éclats et outils en cherto-tuffite, roche locale très dure utilisée pour la fabrication de haches en pierre. Cette occupation est datée par le carbone 14 autour de 1000-1200 après J.-C. La présente opération concerne la fouille d'une parcelle de 600 m2 où sera construite une maison individuelle. L’ouverture de la fouille a aussi permis de découvrir une structure d’époque coloniale de cuisson de la chaux selon les anciens procédés traditionnels par calcination du corail dans des foyers à l'air libre. Une journée porte ouverte est organisée le jeudi 30 octobre (annonce dans la presse locale).

Bibliographie : (rapports non publiés)

  • BRIAND, Jérôme, 2014. Diagnostic archéologique : Saint-Martin, Grand-Case, Route de l’Espérance. Inrap. rapport n° SRA-557
  • HAVISER, Jay B., 1988. An Archaeological Survey of St. Martin - St. Maarten. Report n° 7 of the Institute of Archaeology and Anthropology of the Netherlands Antilles.
  • ROMON, Thomas, 2012. Diagnostic archéologique : Saint-Martin, Grand-Case, Route de Petite Plage. Inrap. rapport n° SRA-523
  • SERRAND, Nathalie, 2013. Diagnostic archéologique : Saint-Martin, Grand-Case, Rue des Flamboyants. Inrap. rapport n° SRA-548
  • STOUVENOT, Christian et HENOCQ, Christophe, 1999. Inventaire des sites archéologiques de la partie française de l’île de Saint-Martin. Guadeloupe. AAHE (Association Archéologique Hope Estate), SRA DRAC Guadeloupe. rapport n° SRA-096

dimanche 19 octobre 2014

Haïti : l'épave CV1 n'est pas celle de la Santa-Maria (Unesco) ... on s'en doutait un peu !

Carte de la côte nord d'Hispaniola attribuée à C. Colomb
(Archives de la Casa de Alba, Madrid)

hispaniola_colomb2.jpg

La mission menée par l'Unesco, le Ministère de la Culture haïtien et le Bureau National de l'Ethnologie, faisant suite à la demande de Monique Rocourt, ministre de la culture de Haïti, (voir notre billet précédant), a été effectuée du 5 au 15 septembre 2014 sous la direction de l'expert espagnol en archéologie sous-marine Xavier Nieto Prieto, ancien directeur du Centre d'Archéologie Subaquatique de Catalogne. Une note d'information peut être consultée sur le site de l'UNESCO, ici, et le rapport en français peut être téléchargé avec ce lien.

Le résultat parait sans appel : l'épave CV1 (Coque Vieille 1, du nom du récif où elle est coulée) ne peut pas être celle de la Santa-Maria, le navire amiral du premier voyage de Christophe Colomb aux Amériques, échoué au nord de l'île d'Hispaniola dans la nuit du 24 au 25 décembre 1492. Plusieurs arguments sont présentés dans le rapport d'expertise. Le plus déterminant est le fait que tous les éléments de fixation retrouvés sur l'épave sont en bronze, or ce métal n'est utilisé comme attache dans la construction navale qu'à partir de la fin du 17e siècle. Auparavant, clous et broches de fixation sont en fer ou en bois, et il en est logiquement ainsi pour la Santa-Maria. Les vestiges CV1 correspondent à l'épave d'un seul navire qui a été construit durant les 18e ou 19e siècles donc très largement après le voyage de Christophe Colomb.

Le battage médiatique généré par l'américain Barry Clifford semble donc bien clos. Mais où se trouve donc le lieu du naufrage de la Santa-Maria ? L'étude fournit quelques éléments, en particulier la vraisemblance que la Santa-Maria s'est échouée à faible distance du rivage si l'on en croit des descriptions de Christophe Colomb. Mais les pistes les plus probantes ont été avancées par deux chercheurs français : le géomorphologue Loïc Ménanteau et l'historien Jacques de Cauna, et par une équipe espagnole composée du géophysicien Alfonso Maldonado, de l’historienne Maria Luisa Cazorla et de Enrique Lechuga de Serantes (secrétaire général de la Fondation ibéro américaine pour la culture et les sciences de la mer) cette équipe ayant commencé des recherches en 1991, cependant interrompues pendant la crise politique durant le régime du général Cedras (Le Nouvelliste et Blog de Nancy Roc).

Loïc Ménanteau (qui a participé à l'expertise de l'Unesco), géomorphologue et spécialiste des environnements littoraux à l'université de Nantes a étudié le littoral du nord d'Haïti et a co-dirigé la production de l'Atlas côtier du Nord-Est d’Haïti, 1997. Cet ouvrage se propose de modéliser l'évolution historique du littoral dans ce secteur de Haïti. L'originalité de cet atlas est de se fonder à la fois sur les sources historiques, et en particulier des cartographies du 18e siècle, et sur les caractéristiques géomorphologiques et sédimentaires du littoral. Le Dr. Ménanteau penche pour un emplacement d'échouage plus près de la côte actuelle que la position de CV1, quelque part dans la Baie de Cap-Haïtien (rapport, p. 16 et 17, note 15). Il se base sur les textes du journal de bord de Colomb et sur une réévaluation à la baisse de la longueur de la lieue utilisée par Colomb.

Jacques de Cauna, historien à l'Université de Bordeaux et spécialiste de Haïti, a proposé sur son blog une hypothèse de localisation tout autre. Cette hypothèse est également celle qui est soutenue par l'équipe espagnole, à savoir que l'épave de la Santa-Maria est située à l'intérieur des terres, enfouie sous les dépôts alluviaux d'un cours d'eau local : la Grande Rivière du Nord. Cette approche se base sur plusieurs éléments : sur le récit de Colomb qui décrit un échouage à faible distance de la côte, et sur la progradation attestée de la ligne de côte dans le secteur : la Grande Rivière du Nord a formé un delta alluvial qui a gagné sur la mer d'environ 2 km depuis 1760, ce que montre d'ailleurs très bien l'Atlas de L. Menanteau. Cette sédimentation gagnant sur la mer pourrait induire que l'emplacement de l'épave a ensuite pu être recouvert d'alluvions.

Un élément déterminant est le fait que l'ancre de la Santa-Maria ait été retrouvée fortuitement au 18e siècle à 1 km du littoral, ensevelie sous deux mètres de sédiments dans les terres de l'habitation Fournier de Bellevue selon la description de Moreau de Saint-Méry en 1796 (tome 1, p. 222 et 223 de la version de 1875) (Article sur le site web Haïti Libre). Cette ancre pourrait indiquer le lieu du naufrage, à condition qu'elle n'ait pas été déplacée ensuite, par exemple par les hommes de Christophe Colomb. Elle est actuellement déposée au musée du Panthéon national haïtien.

Jacques de Cauna exprime une certaine colère (sur son site : page Chaire d'Haïti 2014) au sujet de la pertinence de la mission de l'Unesco, dénonçant le gaspillage des moyens mis en oeuvre pour cette recherche, surtout dans le but de répondre au battage médiatique orchestré par Clifford alors que des éléments scientifiques très sérieux existaient auparavant, il suffisait d'écouter et de lire les (vrais) chercheurs et de ne pas répondre, même pour la contrecarrer, à l'hystérie médiatique provoquée par l'activisme pécuniairement intéressé d'un pseudo-archéologue. La faiblesse des institutions et des réglementations haïtiennes en matière d'archéologie laisse en effet le champ libre à toutes sortes d'imposteurs ou de pilleurs de sites archéologiques. Il est à espérer que cette affaire puisse au final être salutaire en amplifiant la prise de conscience que l'on commence à percevoir, et contribue à orienter l'action des institutions politiques haïtiennes dans le sens d'un meilleur contrôle des activités archéologiques dans l'intérêt de la recherche et de l'enseignement scientifique, de la protection et de la transmission du savoir, bref dans le sens du bien commun.

La ministre de la culture de Haïti a annoncé que les chercheurs espagnols (Alfonso Maldonado, Maria Luisa Cazorla et Enrique Lechuga de Serantes) allaient poursuivre leurs recherches à l'intérieur des terres, initiées en 1992 près de la Rivière du Nord dans la zone où l'ancre de la Santa-Maria a été trouvée au 18e siècle (Le Nouvelliste). Ces recherches consisteront dans un premier temps en une analyse géomorphologique de toute la zone afin de délimiter les secteurs favorables, puis en prospections géophysiques destinées à repérer les restes de l'épave elle même. Les investigations sur le terrain devraient commencer après la fin de la saison cyclonique 2014 Blog de Nancy Roc.

Le "découvreur" débouté, Barry Clifford maintient son intérprétation et réaffirme avoir bien trouvé l'épave du Santa-Maria. Il déplore que les experts de l'Unesco n'aient jamais communiqué avec lui (Huffington Post). Sa caution scientifique, le professeur Beeker est tout à coup beaucoup plus prudent et n'a que discrètement souligné ce qu'il désigne comme des faiblesses du rapport de la commission Unesco (The Independant).

Et n'oublions pas qu'un fragment de l'épave de la Santa-Maria se trouve peut-être en ... Guadeloupe. En effet C. Colomb, qui touche la Guadeloupe lors du 2e voyage en 1493, relate dans une lettre intitulée "Relation du deuxième voyage, La Isabella, janvier-février 1494", réédité, p. 10, la découverte dans un village Caraïbe situé sur la côte de l'île de la Basse-Terre d'un morceau de l'étambot (la pièce de fixation du gouvernail) "d'une nef d'Espagne", qui ne peut être que la Santa-Maria ... à moins qu'il ne s'agisse d'un fragment flottant d'épave ayant traversé l'Atlantique. Ce fait extraordinaire et étonnant impliquerait, s'il était exact, que cette pièce a été apportée par les amérindiens jusqu'en Guadeloupe à 1200 km de distance de Hispaniola, probablement suite à un pillage, une offrande ou un échange entre les Taïnos de l'île d'Hispaniola (ou les Espagnols ?) et les Kalinagos ou "Caraïbes" des Petites Antilles.

A suivre donc, la recherche continue ...

Bibliographie :

  • Nieto Prieto X. Villegas T., Demesvar K. Denis M., 2014. Rapport et évaluation sur la base du rapport préliminaire de la mission effectuée sur le Cap-Haïtien par les experts de l'Unesco, du Ministère de la Culture et du Bureau National de l'Ethnologie. UNESCO pdf sur le site de l'Unesco
  • Ménanteau L. & Vanney J.-R. (coord. scient.), 1997. Atlas côtier du Nord-Est d’Haïti. Environnement et patrimoine culturel de la région de Fort-Liberté. Port-au-Prince/Nantes. Ed. Projet "Route 2004". Ministère de la Culture (Haïti)/PNUD, iv+62 pp. peut être acheté à : Geolittomer-Diffusion
  • Moreau de Saint-Méry (1796). Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’isle Saint-Domingue, reédité 1875 Tome 1 Tome 2
  • Colomb 1494 (ré-edition 2002), "Relation du deuxième voyage, La Isabella, janvier-février 1494" textes retrouvés en 1985. Dans : Christophe Colomb, La découvert de l'Amérique. Tome II. Relations de voyage et autres écrits 1494-1505. Editions La Découverte 2002
  • Fonds Jacques de Cauna (Photographies des vestiges d'habitations de Haïti, forts, reproductions de cartes anciennes, plans, etc ...)

dimanche 28 septembre 2014

Antigua : le projet de mega-resort "Singulari" : inquiétudes au sujet de la gestion de l'impact archéologique

Singulari Un gigantesque projet touristique de 647 hectares (le plus grand des Antilles) vient d'être conclu entre la firme chinoise Yida qui va y investir 1 milliard de dollars et le gouvernement d'Antigua via l'agence immobilière Luxury Locations. Les terrains, en liquidation judiciaire, étaient la propriété de Allen Stanford, magnat financier surnommé le "petit Madoff" condamné par la justice américaine à 110 ans de prison pour escroquerie. Le complexe immobilier comprendra des résidences hôtelières de luxe, des résidences privées, un hôpital, une école, un hippodrome, un terrain de golf, le plus grand casino de toutes les Antilles et deux marinas. Il devrait (bien sûr !) créer de nombreux emplois : 1000 "jobs" sont promis par l'investisseur. Quelques voix à Antigua ont timidement posé la question de l'impact d'un tel projet sur le milieu naturel.

source vignette : Luxury Locations Magazine

Le terrain est situé au nord de l'île d'Antigua, sur la péninsule de Crump, zone en grande partie couverte de broussailles et encore vierge de tout aménagement. Il comprend aussi les deux îles de Guiana et Crump. Le secteur est connu depuis les années 70 pour sa richesse en sites précolombiens de l'époque précéramique (dans les deux millénaires avant J.-C.), et en particulier sur la péninsule de Crabbs (ou de Parham) où le site de South Pier est localisé juste à côté du projet (Davis 1982). Une carte de l'archéologue Davis indique aussi la présence d'un site précéramique dans l'emprise du projet immobilier. Cette abondance de sites est probablement liée à la proximité de l'île de Long Island où un silex de très bonne qualité a été exploité par les populations précolombiennes et a été diffusé dans toutes les Petites Antilles. Des zones humides littorales, avec de possibles vestiges organiques conservés, sont aussi concernées par le projet et en particulier celle du nord de la péninsule de Crump où une marina devrait être implantée. Le Dr Reginald Murphy, directeur des Ressources Patrimoniales des Parcs Nationaux d'Antigua, a fait part dans le journal Daily Observer de sa grande inquiétude et de la nécessité de procéder à une évaluation archéologique préliminaire, en particulier sur l'île de Guaina où est connu un grand site précolombien de la culture saladoïde (premier millénaire après J.-C.). Le potentiel archéologique du secteur est donc très important et surtout si l'on tient compte que des sites enfouis ont pu échapper à tout repérage dans cette zone difficile à prospecter.

Peut on espérer que ce projet fera l'objet d'interventions archéologiques préventives à la hauteur des enjeux scientifiques et patrimoniaux ? Peut être, si l'on en croit la déclaration de l'agence Luxury Locations sur le site du journal Antigua Chronicle : " Yida (l'investisseur chinois) a une solide réputation à l'échelle internationale pour la responsabilité environnementale, sociale et sociétale. Nous avons vraiment aimé leur éthique et leur engagement à apporter une contribution positive ici à Antigua ". On peut cependant en douter compte tenu de la faiblesse de la réglementation en matière de protection du patrimoine historique et archéologique de cette petite nation et du manque de moyens humains locaux dans ces disciplines, comme cela est analysé par le Dr. Reginald Murphy dans le chapitre consacré à Antigua-Barbuda du livre "Protecting Heritage in the Caribbean" (2011).

sources :

  • Davis 1982 : DAVIS, Dave, 1982. Archaic settlement and resource exploitation in the Lesser Antilles: Preliminary information from Antigua. In : Caribbean Journal of Science. 1982. Vol. 17, n° 1-4, p. 107‑122.
  • Murphy 2011 : MURPHY, Reg : "Antigua and Barbuda" in : SIEGEL, Peter E., RIGHTER, Elizabeth (Ed.) 2011. Protecting Heritage in the Caribbean : University Alabama Press. p. 73-79.

localisation du projet dans Google Maps

mardi 2 septembre 2014

Guadeloupe, Trois-Rivières : diagnostic archéologique Inrap sur le site de Petit Carbet

Derussy.jpg Un diagnostic archéologique a été réalisé du 22 au 25 juillet 2014 par Clara Samuélian de l'INRAP près du site des roches gravées précolombiennes de Derussy-Petit Carbet, l'un de plus remarquable de Guadeloupe, signalé dès 1916 et étudié successivement par Alain Gilbert en 1990, Monique Ruig en 2001 puis Julien Monney en 2007-2008. Cette opération a été réalisée en amont d'un petit projet d'aménagement sur un secteur déjà sondé en 1994 (Delpuech et al.). Le diagnostic de 2014 a confirmé la présence d'une occupation d'âge saladoïde comportant une couche à tessons de céramique, quelques trous de poteaux ainsi qu'une structure circulaire empierrée interprétée comme le fond d'une fosse de combustion ou de cuisson. Un fossé colonial a livré quelques tessons de poterie et un fourneau de pipe en écume blanche portant un décor moulé, éléments attestant d'une présence historique probablement liée aux habitations sucreries des environs.

dimanche 31 août 2014

Haïti : mégaprojet touristique à l'Ile-à-Vache : colère des habitants, et menaces sur le patrimoine archéologique

Ile_Vache_small-Alexrk2-Wik.Common.png L'île-à-Vache est une petite île de 15 km de long GoogleMaps située au sud-ouest de Haïti. Peuplée de 14 000 habitants vivant d'agriculture, de pêche et d'élevage, l'île se partage entre des zones naturelles sauvages, des champs et jardins entretenus à la main ou labourés à l'aide de boeufs, et de très belles plages. Une petite activité touristique s'y est développée, avec deux hôtels assez modestes et quelques bungalows. Cette tranquillité est actuellement menacée par un grand projet touristique "Destination touristique Ile-à-Vache" promu par le Ministère du tourisme haïtien. Ce projet qui se veut "écotouristique" couvrira la totalité de l'île et comprendra 1200 chambres, 2500 villas, un aéroport international, un héliport, une marina, un port, un golf "écologique", des commerces, restaurants, centres de loisirs, clubs et boites de nuits, des cliniques (dont une de soins esthétiques), une "réorientation" de l'agriculture locale, un lycée, un hôpital et des écoles d'hôtellerie, plus un réseau routier pour relier le tout ... et aussi ... un "musée archéologique" retraçant l'histoire de la piraterie, car l'île est connue pour avoir au 17e siècle servi de repère au flibustier Henri Morgan dont deux de ses navires l'Oxford et le Jamaica Merchant ont coulé dans les environs. Quelques commencements de travaux ont déjà été entrepris sans information préalable des habitants : voiries, décapage de la zone de l'aéroport, dragage de la marina. Une partie de la population et en particulier l'association KOPI (Konbit Peyizan Ilavach), dont le vice président a été jeté en prison, s'est fortement mobilisée contre ce projet qui a été initié en excluant les île-à-vachois des décisions et sans leur consentement. La réprobation s'étend actuellement bien au-delà des frontières de Haïti.

Cacoq.jpg L'île est aussi connue dès les années 30 pour ses très nombreux sites archéologiques précolombiens (Rouse 1982, Moore 1982). Son nom taïno "Iabaque" a probablement été ensuite déformé pour donner "île-à-vache". L'occupation de l'île commence à la période précéramique : on retrouve des amas coquilliers dont certains comme Cacoq 2 mesurent plus de 3 m de haut et sont datés jusqu'à 2250 avant J.-C. (Moore 1982, Beauvoir-Dominique 2005). Les explorations et en particulier celles de Olsen en 1933, ont également permis de retrouver de nombreux objets remarquables en pierre décrits dans l'article de Irving Rouse (1982). Des sites néoindiens, livrant de la céramique, dont un en grotte sont également connus. Le potentiel archéologique de cette île peut être qualifié d'exceptionnel et l'on peut fortement redouter qu'il n'en soit aucunement tenu compte lors des travaux de ce gigantesque projet touristique (Labossière-Thomas, 2014) . Dans cette affaire les grands perdants risquent d'être la population vivant sur place, le milieu naturel et le patrimoine archéologique.

Le projet "Destination touristique Ile-à-Vache" sur le site du ministère du tourisme haïtien

Article de Dady Chery dans Haïti Chery

Article de Marie-Thérèse Labossière-Thomas dans Pikliz.com : Ile-à-Vache : Pirates d’hier et d’aujourd’hui.

Article dans AlterPresse Réseau alternatif haïtien d'information

BEAUVOIR-DOMINIQUE, Rachel, 2005. UNESCO - Puerto Real : défis nationaux et internationaux de l’archéologie haïtienne. Série du patrimoine mondial n°14 : Archéologie de la Caraïbe et Convention du patrimoine mondial (anglais, français, espagnol). p. 179-184. Series UNESCO.

MOORE, Clark, 1982. Investigations of Préceramic Sites on Ile à Vache, Haïti. The Florida Anthropologist. Vol. 35. N° 4. 1982. pp. 186-199. University of Florida Digital Collections

ROUSE, Irving, 1982. The Olsen Collection from Ile à Vache, Haiti. "Florida Anthropologist", Vol. 35, No. 4,1982, pp. 169-185. University of Florida Digital Collections

crédits images :

dimanche 10 août 2014

Liverpool Museums : sculptures des Antilles préhispaniques

liverpool.jpg Le groupe des musées nationaux de Liverpool au Royaume-Uni (National Museums Liverpool) mène, sous la conduite de la Conservatrice Joanna Ostapkowicz, un important programme de recherche relatif aux objets taïnos en bois sculpté et autres matières organiques comme le coton. Plus de 300 objets ont été identifiés dans des musées ou des collections privées et 66 sculptures ont été étudiées dans le cadre de ce projet. L'examen des pièces a porté sur différents aspects : identification de l'essence des bois, techniques de façonnage, datations radiocarbone et modélisation 3D par scanner laser.

Un site internet est dédié à cette recherche : Pre-Hispanic Caribbean sculptural arts project.

Illustration : vignette empruntée au site du projet, représentant une partie du "reliquaire" du Musée Barrois, Bar-le-Duc, France (image combinant photo et maillage tridimensionnel)

jeudi 10 juillet 2014

Guyane : Revue Karapa : parution du numéro 3

Karapa 3

le n° 3 de la Revue KARAPA ou "Revue d’anthropologie des sociétés amérindiennes anciennes, d’histoire et d’archéologie coloniale du bassin amazonien et du plateau des Guyanes" a été édité en juin 2014. Le fichier pdf peut être téléchargé sur un dépôt Dropbox ou sur Academia.edu


Ce numéro comprend 4 articles :

  • La caractérisation techno-stylistique de la céramique de tradition Arauquinoïde en Guyane: Une approche ethnoarchéologique de la céramique amérindienne - Claude Coutet
  • Ossements et perles en coquillage des sépultures précolombiennes de Yalimapo (Awala-Yalimapo) - Claude Coutet, Thomas Romon et Nathalie Serrand
  • Archéologie et géologie : Gisement, caractérisation du matériel lithique et chaîne opératoire - Hervé Théveniaut, Gérald Migeon
  • Le Choc Microbien dans les Guyanes - Nadir Boudehri, Philippe Esterre et Gérald Migeon

dimanche 2 juin 2013

Destruction d'une pyramique Maya au Bélize

La plus grande pyramide du site maya de Nohmul au Bélize, près de la frontière avec le Mexique a été presque entièrement détruite pour l'extraction de matériaux dans le cadre de la construction d'une route. Une enquête policière est en cours. L'émotion des archéologues américanistes est très grande car bien que des problèmes sur les sites archéologiques sont assez courants en Amérique Centrale, cette destruction concernant l'un des sites majeurs du Bélize est l'une des plus dramatique intervenue à ce jour. Article sur le Huffington Post Article sur le site de RFI

samedi 11 mai 2013

Parution du DAF 107 : "Les gisements précolombiens de la Baie Orientale" - Ile de Saint-Martin

DAF baie orientale Publication monographique de cette fouille préventive conduite en 2000 par Dominique Bonnissent (Inrap) qui a concerné deux sites. Le premier, d'age mésoindien (800 avant J.-C. - 100 après J.-C.) est caractérisé par des aires d'activité préservées de façon exceptionnelle (aires de décoquillage et de cuisson de mollusques, de fabrication de lames de haches, dépôts d'objets, ...). Le deuxième est un campement néoindien récent (740-960 après J.-C.), site spécialisé dans la collecte de coquillage et la fabrication d'outils lithiques, et site satellite du village de la Pointe du Canonnier situé à l'autre extrémité de l’île. Cette publication de 345 pages peut être commandée aux Editions de la Maison des Sciences de l'Homme

mercredi 24 avril 2013

Vente polemique de la collection d'art précolombien Barbier-Mueller chez Sotheby's France

venus callipyge Chupicuaro Les 21 et 22 mars Sotheby’s Paris organisait une vente d’art précolombien (collections du musée de Barcelone de l'amateur d'art Jean-Paul Barbier). Malgré les plaintes du Pérou et du Mexique qui réclamaient la restitution des pièces, la vente a rapporté 10,3 millions d’euros (source : Art Media Agency). Il s'agit de l'une des plus importantes ventes d'art précolombien réalisée à ce jour. Le Vénézuela s'est également ému de la vente de pièces des cultures Trujillo et Timotocuica sorties illégalement du pays dans les années 1920. Sotheby's France se défend de toute irrégularité en se reposant sur une convention de l'Unesco datant de 1970 que la France a ratifiée en 1997 et qui n'est pas rétroactive, ce qui légalise de fait toute transaction antérieure, en dépit des lois souveraines des pays concernés. On ne peut que s’inquiéter de la progression du marché de l'art dit "primitif" qui encourage le pillage archéologique dans des pays souvent déshérités ou politiquement déstabilisés et où cette ressource génère les trafics et la criminalité qui y est associée.

A lire : Le pillage du patrimoine archéologique de Didier Fontannaz et Laurent Flutsch, aux Editions Favre (Le pillage et le trafic des vestiges archéologiques à l’échelle mondiale n’a jamais été aussi préoccupant. Alimentant un marché de l’art que les lois internationales peinent à contrôler, ce fléau s’avère aussi destructeur, sinon plus, que les razzias coloniales des siècles passés. Des acteurs du trafic aux responsabilités des musées et des collectionneurs occidentaux, L. Flutsch et D. Fontannaz mettent en lumière les rouages et les scandales récents d’un commerce qui saccage irrémédiablement l’héritage culturel mondial)

liens web :

cliché : photo Sotheby's : Venus callipyge de la culture Chipucuaro (Mexique), vendue 2 millions d'euros

lundi 12 novembre 2012

XXVe Congrès de l'Association Internationale d'Archéologie de la Caraïbe (annonce des dates)

amulette Vieques Le congrès de 2013 aura lieu à Porto-Rico dans la vieille ville de San Juan (San Juan Viejo) du 15 au 20 juillet 2013.

Les inscriptions et appels à communications seront prochainement en ligne (Site du Congrès AIAC 2013 (à venir). Source : Annonce sur le site de l'AIAC

2013 Congress of International Association for Caribbean Archaeology (I.A.C.A. IACA) Puerto Rico

lundi 5 novembre 2012

Fouille préventive du site précolombien de Pointe du Canonnier à Saint-Martin

pointe_canonnier_small.png Le 7 novembre 2012 : journées portes ouvertes du chantier archéologique de la Pointe du Canonnier (opération conduite par Dominique Bonnissent) Dépliant INRAP . Cette fouille préventive réalisée à l’emplacement d'un projet de construction permet d'approfondir la connaissance d'un village néoindien qui avait fait l'objet de sondages en 2002. Un décapage extensif de plus de 2000 m2 a mis en évidence un spectaculaire "tapis" de vestiges archéologiques où l'on retrouve pêle-mêle des rejets de mobilier usagé (poteries et objets en pierre) et des restes de faune consommée (coquillages, ossements). Cet épandage correspond au dépotoir qui ceinture le village. Le site a été occupé durant la période néoindienne récente, et plus précisément pendant le Mamoran-troumassoïde de style Mill Reef. Il a été daté au radiocarbone vers 660-960 après J.-C.

Cliché D. Bonnissent INRAP

samedi 4 décembre 2010

Penny Slinger's Arawak Art Gallery

Penny Slinger's painting A quoi ressemblaient les habitants amérindiens des Antilles ? Le travail de Penny Slinger peut il nous aider à l'imaginer ? A votre avis ces figurations sont elles trop idéalisées et oniriques ?

A voir absolument sur Arawak Art

On y trouve également des représentations de sites rupestres et de mobilier archéologique.

Certaines de ses œuvres décorent le Musée de Saint-Martin.

vendredi 31 juillet 2009

Journal of Caribbean Archaeology : numéro 2008

Dans ce numéro :

  • article de Bo Ejstrud sur les esclaves marrons des Iles Vierges
  • numéro spécial n° 2 sur la caractérisation chimique des céramiques archéologiques de la Caraïbe (10 articles)

Journal of Caribbean Archaeology

mercredi 29 juillet 2009

The Online Museum of Precolumbian Jade

The online museum of precolumbian jade
Le site de McGuinessPublishing sur le jade et les pierres polies : la section sur les objets antillais est très peu développée
The Online Museum of Precolumbian Jade

vendredi 24 avril 2009

Diagnostic archéologique à Baie-Nettlé - Saint-Martin

sqfdjkqsdf Un diagnostic préalable à un projet immobilier est conduit par Nathalie Serrand (INRAP) sur le cordon sableux séparant la lagune de SimsonBaii de l'Anse de Marigot

- page 1 de 2