Dans les librairies : La Guadeloupe et ses trésors. Le Patrimoine archéologique de l'île papillon. de David Laporal

La Guadeloupe et ses tresors Dans la collection "Promenades archéologiques" aux éditions errance

On ne peut que saluer la parution d'un nouveau livre grand public sur le patrimoine de la Guadeloupe. Le titre de l'ouvrage est un peu trompeur puisque presque la moitié du livre est consacré au patrimoine colonial non archéologique. J'ai l'ai juste feuilleté et j'avoue que je suis assez déçu : quel dommage que l'auteur n'ait pas pris l'attache des archéologues de Guadeloupe (et il y en a) afin de procéder aux nécessaires relectures. Le texte est émaillé d'erreurs, comme par exemple la mention de cultures qui n'existent pas (le "Suazan-Saladoïde" page 58), ou celle du site de Baie aux Prunes comme site précéramique. La mise en page est parfois hasardeuse (le chapitre sur les fouilles du cimetière d'esclaves de l'Anse Sainte-Marguerite se retrouve dans la section sur les pétroglyphes !). Les cartes ne correspondent pas toujours à ce qui est dit dans le texte (ex. Huecoïde p. 66-67 ou celle des roches gravées p. 100-101). La partie introductive est franchement un peu longue (50 pages). Certains thèmes sont carrément oubliés (comme les fouilles du village d'esclaves de la Mahaudière). La recherche archéologique semble s'arrêter vers 2001 : rien n'est dit sur les découvertes les plus récentes contrairement à ce qu'affirme le résumé au dos de l'ouvrage. Bien sûr la lecture plaira au non connaisseur qui y apprendra tout de même quelque chose, la plupart des informations y étant globalement exactes et bien exprimées, car David Laporal "s'y connait".

La parution de cette publication, écrite sans la participation des acteurs principaux de la recherche, illustre notre difficulté à organiser la discipline archéologique en Guadeloupe, et en particulier à développer l'emploi public nécessaire. David Laporal est un personnage brillant qui aurait du trouver sa place dans les institutions de Guadeloupe. Cela ne s'est pas produit ce qui explique peut être la difficulté qu'il a eu à s'associer à d'autres chercheurs locaux pour l'écriture de ce livre.