Vente polemique de la collection d'art précolombien Barbier-Mueller chez Sotheby's France

venus callipyge Chupicuaro Les 21 et 22 mars Sotheby’s Paris organisait une vente d’art précolombien (collections du musée de Barcelone de l'amateur d'art Jean-Paul Barbier). Malgré les plaintes du Pérou et du Mexique qui réclamaient la restitution des pièces, la vente a rapporté 10,3 millions d’euros (source : Art Media Agency). Il s'agit de l'une des plus importantes ventes d'art précolombien réalisée à ce jour. Le Vénézuela s'est également ému de la vente de pièces des cultures Trujillo et Timotocuica sorties illégalement du pays dans les années 1920. Sotheby's France se défend de toute irrégularité en se reposant sur une convention de l'Unesco datant de 1970 que la France a ratifiée en 1997 et qui n'est pas rétroactive, ce qui légalise de fait toute transaction antérieure, en dépit des lois souveraines des pays concernés. On ne peut que s’inquiéter de la progression du marché de l'art dit "primitif" qui encourage le pillage archéologique dans des pays souvent déshérités ou politiquement déstabilisés et où cette ressource génère les trafics et la criminalité qui y est associée.

A lire : Le pillage du patrimoine archéologique de Didier Fontannaz et Laurent Flutsch, aux Editions Favre (Le pillage et le trafic des vestiges archéologiques à l’échelle mondiale n’a jamais été aussi préoccupant. Alimentant un marché de l’art que les lois internationales peinent à contrôler, ce fléau s’avère aussi destructeur, sinon plus, que les razzias coloniales des siècles passés. Des acteurs du trafic aux responsabilités des musées et des collectionneurs occidentaux, L. Flutsch et D. Fontannaz mettent en lumière les rouages et les scandales récents d’un commerce qui saccage irrémédiablement l’héritage culturel mondial)

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cliché : photo Sotheby's : Venus callipyge de la culture Chipucuaro (Mexique), vendue 2 millions d'euros