mardi 2 septembre 2014

Guadeloupe, Trois-Rivières : diagnostic archéologique Inrap sur le site de Petit Carbet

Derussy.jpg Un diagnostic archéologique a été réalisé du 22 au 25 juillet 2014 par Clara Samuélian de l'INRAP près du site des roches gravées précolombiennes de Derussy-Petit Carbet, l'un de plus remarquable de Guadeloupe, signalé dès 1916 et étudié successivement par Alain Gilbert en 1990, Monique Ruig en 2001 puis Julien Monney en 2007-2008. Cette opération a été réalisée en amont d'un petit projet d'aménagement sur un secteur déjà sondé en 1994 (Delpuech et al.). Le diagnostic de 2014 a confirmé la présence d'une occupation d'âge saladoïde comportant une couche à tessons de céramique, quelques trous de poteaux ainsi qu'une structure circulaire empierrée interprétée comme le fond d'une fosse de combustion ou de cuisson. Un fossé colonial a livré quelques tessons de poterie et un fourneau de pipe en écume blanche portant un décor moulé, éléments attestant d'une présence historique probablement liée aux habitations sucreries des environs.

dimanche 31 août 2014

Haïti : mégaprojet touristique à l'Ile-à-Vache : colère des habitants, et menaces sur le patrimoine archéologique

Ile_Vache_small-Alexrk2-Wik.Common.png L'île-à-Vache est une petite île de 15 km de long GoogleMaps située au sud-ouest de Haïti. Peuplée de 14 000 habitants vivant d'agriculture, de pêche et d'élevage, l'île se partage entre des zones naturelles sauvages, des champs et jardins entretenus à la main ou labourés à l'aide de boeufs, et de très belles plages. Une petite activité touristique s'y est développée, avec deux hôtels assez modestes et quelques bungalows. Cette tranquillité est actuellement menacée par un grand projet touristique "Destination touristique Ile-à-Vache" promu par le Ministère du tourisme haïtien. Ce projet qui se veut "écotouristique" couvrira la totalité de l'île et comprendra 1200 chambres, 2500 villas, un aéroport international, un héliport, une marina, un port, un golf "écologique", des commerces, restaurants, centres de loisirs, clubs et boites de nuits, des cliniques (dont une de soins esthétiques), une "réorientation" de l'agriculture locale, un lycée, un hôpital et des écoles d'hôtellerie, plus un réseau routier pour relier le tout ... et aussi ... un "musée archéologique" retraçant l'histoire de la piraterie, car l'île est connue pour avoir au 17e siècle servi de repère au flibustier Henri Morgan dont deux de ses navires l'Oxford et le Jamaica Merchant ont coulé dans les environs. Quelques commencements de travaux ont déjà été entrepris sans information préalable des habitants : voiries, décapage de la zone de l'aéroport, dragage de la marina. Une partie de la population et en particulier l'association KOPI (Konbit Peyizan Ilavach), dont le vice président a été jeté en prison, s'est fortement mobilisée contre ce projet qui a été initié en excluant les île-à-vachois des décisions et sans leur consentement. La réprobation s'étend actuellement bien au-delà des frontières de Haïti.

Cacoq.jpg L'île est aussi connue dès les années 30 pour ses très nombreux sites archéologiques précolombiens (Rouse 1982, Moore 1982). Son nom taïno "Iabaque" a probablement été ensuite déformé pour donner "île-à-vache". L'occupation de l'île commence à la période précéramique : on retrouve des amas coquilliers dont certains comme Cacoq 2 mesurent plus de 3 m de haut et sont datés jusqu'à 2250 avant J.-C. (Moore 1982, Beauvoir-Dominique 2005). Les explorations et en particulier celles de Olsen en 1933, ont également permis de retrouver de nombreux objets remarquables en pierre décrits dans l'article de Irving Rouse (1982). Des sites néoindiens, livrant de la céramique, dont un en grotte sont également connus. Le potentiel archéologique de cette île peut être qualifié d'exceptionnel et l'on peut fortement redouter qu'il n'en soit aucunement tenu compte lors des travaux de ce gigantesque projet touristique (Labossière-Thomas, 2014) . Dans cette affaire les grands perdants risquent d'être la population vivant sur place, le milieu naturel et le patrimoine archéologique.

Le projet "Destination touristique Ile-à-Vache" sur le site du ministère du tourisme haïtien

Article de Dady Chery dans Haïti Chery

Article de Marie-Thérèse Labossière-Thomas dans Pikliz.com : Ile-à-Vache : Pirates d’hier et d’aujourd’hui.

Article dans AlterPresse Réseau alternatif haïtien d'information

BEAUVOIR-DOMINIQUE, Rachel, 2005. UNESCO - Puerto Real : défis nationaux et internationaux de l’archéologie haïtienne. Série du patrimoine mondial n°14 : Archéologie de la Caraïbe et Convention du patrimoine mondial (anglais, français, espagnol). p. 179-184. Series UNESCO.

MOORE, Clark, 1982. Investigations of Préceramic Sites on Ile à Vache, Haïti. The Florida Anthropologist. Vol. 35. N° 4. 1982. pp. 186-199. University of Florida Digital Collections

ROUSE, Irving, 1982. The Olsen Collection from Ile à Vache, Haiti. "Florida Anthropologist", Vol. 35, No. 4,1982, pp. 169-185. University of Florida Digital Collections

crédits images :

mardi 19 août 2014

Guadeloupe : parution du Bilan Scientifique Régional 2010

BSR2010.jpg


Le Bilan Scientifique Régional 2010 de la Guadeloupe, Saint-Barthélemy et Saint-Martin est disponible. Cette publication éditée par le Service Régional de l'Archéologie (SRA) de la Direction des Affaires Culturelles de la Guadeloupe (DAC) retrace l'activité archéologique en Guadeloupe durant l'année 2010 à savoir 33 opérations autorisées (fouilles, sondages, prospections, projets de recherche et études de mobilier). Une version pdf sera prochainement mise en ligne. Sous réserve de la disponibilité du stock, une version papier peut être envoyée gratuitement à toute personne dont l'activité touche à l'archéologie dans la Caraïbe (chercheurs, étudiants, bibliothèques, musées, institutions de recherche ou d'enseignement...). Les personnes intéressées peuvent en faire la demande en communiquant leurs coordonnées complètes (adresse postale, email, téléphone) à Elise Cousin (mail) responsable de la documentation au SRA Guadeloupe. Le BSR 2011-2013 est en préparation et paraîtra début 2015.

dimanche 10 août 2014

Liverpool Museums : sculptures des Antilles préhispaniques

liverpool.jpg Le groupe des musées nationaux de Liverpool au Royaume-Uni (National Museums Liverpool) mène, sous la conduite de la Conservatrice Joanna Ostapkowicz, un important programme de recherche relatif aux objets taïnos en bois sculpté et autres matières organiques comme le coton. Plus de 300 objets ont été identifiés dans des musées ou des collections privées et 66 sculptures ont été étudiées dans le cadre de ce projet. L'examen des pièces a porté sur différents aspects : identification de l'essence des bois, techniques de façonnage, datations radiocarbone et modélisation 3D par scanner laser.

Un site internet est dédié à cette recherche : Pre-Hispanic Caribbean sculptural arts project.

Illustration : vignette empruntée au site du projet, représentant une partie du "reliquaire" du Musée Barrois, Bar-le-Duc, France (image combinant photo et maillage tridimensionnel)

samedi 9 août 2014

France : un fouilleur clandestin condamné à 197 235 euros d’amende pour pillage archéologique

clando_petit.jpg La condamnation d'un viticulteur de la Marne à une amende conséquente et à une peine de prison de 6 mois avec sursis vient rappeler que les fouilles archéologiques non autorisées sont des activités interdites par la loi. Comme le précise une plaquette (pdf) éditée par le ministère de la culture, le patrimoine archéologique est un bien commun fragile et non renouvelable. Son étude par les chercheurs permet de reconstruire l'histoire de l'humanité, les informations étant ensuite mises à disposition du public. Toute activité non autorisée n'a pour but que l'appropriation d'objets au profit d'intérêts personnels. Elle abouti, en raison de l'absence de méthode scientifique et de publication de résultats, à la perte irrémédiable de l'information archéologique pour l'ensemble de la population. L'association Halte au Pillage du Patrimoine Archéologique et Historique HAPAH agréée par le Ministère de la Culture et de la Communication estime à 500 000 le nombre d'objets pillés chaque année en France.

Les pilleurs opèrent le plus souvent après détection des objets métalliques à l'aide de détecteurs de métaux. L'utilisation de ces outils dont sont équipés la plupart des pilleurs archéologiques est réglementée par l'article L542-1 du Code du Patrimoine :

Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d'objets métalliques, à l'effet de recherches de monuments et d'objets pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche.

La pratique de fouilles non autorisées est un délit, en conséquence la détention des objets qui en proviennent constitue juridiquement un recel, activité pouvant être punie jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 375 000 euros d'amende (article 321-1 du Code Pénal : Legifrance)

Articles sur cette affaire judiciaire :

dimanche 3 août 2014

Sint Maarten - Saint-Martin : annonce du 26e Congrès International d'Archéologie de la Caraïbe

aiac_26e.jpg Jay Haviser directeur du SIMARC (St. Maarten Archaeological Center) vient d'annoncer l'organisation du 26e Congrès International d'Archéologie de la Caraïbe qui se tiendra du 19 au 25 juillet 2015 sur l'île néerlandaise et française de Sint Maarten - Saint Martin. Les sessions du Congrès se dérouleront au Sonesta Maho Beach Resort du côté néerlandais de l'île. Des excursions seront organisées comme la visite de la ville de Phillipsburg et des visites archéologiques en partie française et à Anguilla. Les présentations devront être soumises avant le 30 avril 2015 (résumés) et le 30 mai 2015 (texte pour traducteurs) et doivent être envoyées à Jay Haviser jhaviser@hotmail.com. Un site internet sera bientôt mis en place. Le thème / logo pour le congrès 2015 est formé par la superposition graphique du symbole africain Adrinka "Funtumfunafu Denyamfunafu", terme Akan qui pourrait se traduire par «l'Unité dans la Diversité», ainsi que d'un zemi taïno (trois-pointes). Jay Haviser développera le sens de cette symbolique dans le futur site internet.


Annonce sur le site web de l'Association Internationale d'Archéologie de la Caraïbe (AIAC) et téléchargement direct du pdf

samedi 26 juillet 2014

Porto-Rico : "Datos arqueológicos" : la carte archéologique de Porto-Rico

InstitutCulturePR_stamp.jpeg Le site web de l'Institut de la Culture Portoricaine présente l'organisation de l'archéologie à Porto-Rico et permet d'accéder à la carte archéologique, Datos arqueológicos avec une interface SIG-web, dont la maintenance est assurée par Loderay Bracero-Marrero. L'originalité du système tient au mode de localisation des sites dans des quadrants (cuadrículas) de 2 miles (3,2 km) de côté, sans plus de précision (chaque site archéologique est quelque part dans un quadrant identifié, mais le SIG-web public ne fournit pas plus d'information sur sa localisation précise). Ceci permet donc de préserver une certaine confidentialité sur la localisation précise des sites et répond à un soucis de protection vis à vis du pillage archéologique qui est un problème très aigu à Porto-Rico. La consultation de la carte requiert l'installation du module Silverlight (ou Pipelight sur Linux).

A titre de comparaison, un des outils français équivalent est l'Atlas des patrimoines (exemple : les monuments historiques de Guadeloupe). La mise en ligne de la couche des sites archéologiques est envisagée pour la Guadeloupe.

Honduras : VII Congreso de Espeleología de la FEALC

VII_CEALC.jpg



Du 29 au 31 juillet 2014 se déroule à Catamacas au Honduras le 7e Congrès de spéléologie d'Amérique latine et de la Caraïbe, organisé par l'Union spéléologique du Honduras (UEH) et la Fédération spéléologique d'Amérique latine et de la Caraïbe (FEALC).

  • le site du Congrès
  • le site de la FEALC (Federación Espeleológica de América Latina y del Caribe)

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